Les temps sont durs. La souffrance est réelle. En aucun cas il ne s’agit
de la nier ou de la passer sous silence mais dans chaque crise il y a la
possibilité d’un monde meilleur. Celle du coronavirus n’échappe pas à
la règle. Bien au contraire…
Confinement : la parenthèse réparatrice
Le premier confinement a été une leçon. Il aura fallu qu’une pandémie
mondiale menace de mettre fin à la vie de toute personne fragile pour que
nous acceptions de ralentir… Et quel ralentissement ! Il faut regarder le
confinement comme une véritable expérience. Un laboratoire de la
décroissance. Les animaux sont revenus dans les villes et la pollution
atmosphérique a diminuée de manière spectaculaire. Plus de trafic aérien, un
trafic routier minimal, des émissions d’oxydes d’azote et de particules fines
formidablement basses… Le monde s’est mis à respirer de nouveau ! Et les
externalités positives ne s’arrêtent pas là… On a également assisté à une
réévaluation des rapports économiques et des rapports humains. Des élans
de solidarité inédits ont vu le jour. La façon dont chacun appréhendait le
temps s’est modifiée pour tendre vers un rythme plus proche de celui que
régissent les cycles naturels. Toutes les conditions étaient réunies pour que
la planète prenne un virage salutaire.
À chaque crise sa révolution
Un nouveau paradigme peut naître. Il est en gestation. Il s’agit de le nourrir.
Beaucoup se demandent ce qui va surgir de cette crise. La véritable question
est plutôt : que veut-on qu’il surgisse de cette crise ? L’électrochoc a eu lieu.
Que va-t-on en faire ? Certains libéraux, aux commandes de puissants
gouvernements, ont esquissé de séduisantes perspectives, allant à l’encontre
de leurs convictions premières. Il est nécessaire de les soutenir. De les
accompagner dans cette profonde remis en question. Beaucoup de mesures
évoquées sont souhaitables. La relocalisation d’une partie de la production,
par exemple, qui permettrait de limiter le transport de marchandise tout en
replaçant la question alimentaire au centre du débat. La planification,
également, dont les chantiers pourraient être écologiques afin de passer
d’une économie polluante à une économie verte. Et enfin la préservation de
l’environnement, bien sûr ! Maintenant que l’humanité prend à nouveau
conscience de sa fragilité, l’écologie retrouve son caractère fondamental.
Les scientifiques le disent, la fonte des glaces pourraient entraîner de
dramatiques épidémies. Au sein du permafrost se trouvent des milliers
d’agents pathogènes. Les libérer serait dramatique… Ainsi donc le tragique
amène l’espoir. Celui d’un monde plus raisonnable.
Ne nous faisons pas voler l’après Covid
Mais attention, rien n’est gagné ! Les cyniques sont toujours de la partie.
Les paresseux et les dénégateurs aussi. Le risque est grand ! Celui d’obéir au
vieil adage : on prend les mêmes et on recommence. Le virage à 360° qui
consiste à tourner sur soi-même pour reprendre exactement la même
direction. Celle du libéralisme fou, de la mondialisation délirante, bref… De
la fuite en avant ! Refusons le suicide collectif. Faisons pression tous
ensemble. Parlons ! Manifestons ! Votons ! Le monde que nous désirons est
possible, à nous de ne pas le laisser s’échapper…