Cessons de jeter la pierre à ceux qui ne « font pas assez » ou bien à ceux qui ne « font pas » du tout… Stop aux discours moralisateurs, aux airs supérieurs, aux prises de positions culpabilisantes. Interrogeons-nous plutôt… Quelles sont ces raisons ? Et comment s’imposent-elles à nous ?
La taupe et l’autruche
Le meilleur moyen de ne pas subir les choses, c’est de faire comme si elles n’existaient pas ! C’est la stratégie de l’autruche. Celle que beaucoup adoptent pour atténuer leur angoisse face au monde qui s’annonce. On pourrait d’ailleurs parler de solastalgie (NDLR éco-anxiété). Mais il arrive aussi qu’on ne parvienne plus du tout à assimiler le réel… Qu’on ne soit ni dans l’évitement, ni dans le calcul. C’est le cas de le dire. Nous sommes soumis à un tel déluge de chiffres que nous ne sommes pas en mesure de les lire. Les statistiques et les projections ne nous disent plus rien. Elles ne représentent plus grand-chose si ce n’est le degré de scientificité de celui qui les proclame. Trop d’information tue l’information ! Impossible d’y voir clair alors qu’on se trouve inondé de lumière… C’est le syndrome de la taupe…
Il ne suffit pas non plus d’être conscient…
Et non ! Il ne suffit pas non plus d’être conscient… Rares sont ceux qui demeurent taupe ou autruche tout au long de leur existence. Si la majeure partie de la population était climato sceptique ça se saurait ! Alors pourquoi prise de conscience n’est pas synonyme de passage à l’acte ? Plusieurs raisons à ça… La première est affaire de distance. Distance géographique et distance temporelle. Un certain nombre d’entre nous pensent que le réchauffement climatique n’a d’effets que sur de lointains continents. Ou bien qu’il n’aura pas de conséquences sur notre génération mais plutôt sur celle de nos arrière-arrière-petits-enfants. En gros que : c’est pas pour chez nous, pas pour tout de suite ou bien pour les autres et dans très longtemps ! C’est faux, mais ça se comprend… Seulement lorsque ces catastrophes se feront extrêmement concrètes il sera bien trop tard. C’est pourquoi certains sont passés à l’acte. Et nous disons bien « sont passés ». Ils en sont vite revenus, confrontés à ce terrible sentiment d’impuissance. Et oui… Trier les déchets, réduire le temps de ses douches ou encore prendre son vélo ne suffit pas à changer le monde. Ça y contribue mais les effets ne sont pas spectaculaires, il faut le reconnaître. D’autant qu’on est en droit de se demander s’il est vraiment utile de faire des efforts quand on est seul à les faire ! Si ça n’est pas aux grands groupes de modifier leur façon d’agir ! Si l’espèce humaine ne va pas finalement trouver une solution… Comme elle l’a toujours fait pour se sortir de l’impasse. Après tout, le monde devait finir en l’an 2000. Et nous sommes toujours là… Essayons de débroussailler l’affaire... Une fois l’inventaire dressé qu’en reste-t-il réellement ? Une question. Rien qu’une…
A-t-on vraiment les moyens d’agir ?
Pour se libérer de ce qui nous détermine il faut d’abord savoir ce qui nous détermine. Prendre conscience de ce qui nous empêche d’agir. Ce que nous venons de faire. Il faut ensuite en dégager les bonnes questions. Ou plutôt la bonne question : A-t-on vraiment les moyens d’agir ? La réponse est oui… Par le vote, bien sûr. Mais surtout par une approche locale de la politique. En privilégiant les plus petites échelles. Les initiatives communales, intercommunales et associatives. Ce sont elles qui produisent de véritables effets. Dont les répercussions sont concrètes. Qui bâtissent, transforment, éduquent, maintiennent. Ce sont ces initiatives qu’il convient d’accueillir favorablement. Ces initiatives qu’il faut encourager. Chacun comme on le peut. Fournir ce qu’on est en mesure de fournir. Certains donneront du temps, d’autres de l’argent, parfois les deux. Le soutien peut aussi n’être que moral. Et pourtant ! C’est ce soutien-là qui crée les conditions favorables. Ce soutien-là qui laisse la place à ceux qui prennent ces initiatives. Seul le désir compte. On y revient toujours… Alors ne nous décourageons pas. Il n’y a que des bonnes raisons de ne pas être écolo. Mais il n’y en a aucune de ne pas agir.